L’actualité d’Albert Camus
6. Juni 2007 von H. Wittmann
Pour préparer une émission sur Albert Camus, qui a reçu le prix Nobel, il y a bientôt, en décembre prochain, 50 ans, un journaliste m’a récemment interrogé sur l’actualité de Camus aujourd’hui. Voilà ma réponse en quelques phrases:
La prétention esthétique des œuvres d’Albert Camus dépasse de loin le simple constat que le monde est absurde. (1) L’absurde dans ses œuvres n’est pas plus qu’une sorte de diagnostic qui concerne le rapport de l’homme au monde; ce rapport est la base des réflexions qui conduisent aux obligations de l’artiste de s’engager pour la liberté et l’indépendance.
La fermeté des ses adversaires des années 50 l’encourageait à se méfier des doctrines morales et des idéologies. L’art et la littérature ne peuvent préserver leur autonomie que s’ils se défendent contre les idéologies tout en les refusant.
Ses > œuvres (L’étranger, Le mythe de Sisyphe, La peste, L’homme révolté, L’été, La chute) possèdent aujourd’hui encore une si grande actualité car elles posent d’une manière si pressante des questions fondamentales qui concernent et la liberté et la responsabilité de l’homme. Les réponses à ces questions n’appartiennent pas au domaine des idéologies, car ce ne sont que les artistes, les écrivains et les intellectuels qui gardent une indépendance suffisante pour y répondre. Malgré ses rapports bien évidents de Camus avec sa propre époque, > son esthétique, je veux dire l’importance de l’art, accorde à son œuvre une actualité particulière qui n’a rien perdu de son intensité.
1. Cf. A. Camus, Le discours de Suède, Paris 1959.
Kürzlich hat mich ein Journalist im Zuge seiner Vorbereitungen für eine Sendung über Albert Camus, der vor 50 Jahren den Nobelpreis für Literatur erhalten hat, gebeten, Camus‘ Aktualität kurz zusammenzufassen. Hier ist meine Antwort:
Der ästhetische Anspruch der Werke Albert Camus’ (1) ist der bloßen Feststellung, dass die Welt absurd sei, weit überlegen. Das Absurde in seinen Werken ist nur eine Art Diagnose, die die Stellung des Menschen zur Welt betrifft; danach folgen die Überlegungen, aus denen die Verpflichtung des Künstlers, sich für die Freiheit und Unabhängigkeit einzusetzen, entsteht.
Die Unbeugsamkeit seiner Gegner in den 50er Jahren bestätigte ihn darin, moralischen und ideologischen Lehrsätzen zu misstrauen. Die Kunst und die Literatur können ihre Autonomie nur dann wahren und zur eigenen Verteidigung einsetzen, wenn sie ideologische Vorgaben verweigern.
Seine > Werke (u.a. Der Fremde, Der Mythos vom Sisyphos, Die Pest, Der Mensch in der Revolte, Der Fall) sind heute noch so aktuell, weil sie in so eindringlicher Form fundamentale Fragen nach der Freiheit und der Verantwortung des Menschen stellen. Die Antworten auf diese Fragen wollte er keinesfalls den Ideologien überlassen, den es sind nur die Künstler, Schriftsteller und Intellektuellen, die über die notwendige Unabhängigkeit verfügen, um diese Fragen beantworten können. Trotz der offenkundigen, im übrigen unaufhebbaren Zeitgebundenheit verleiht > Camus’ Ästhetik – ich meine damit die besondere Bedeutung der Kunst – seinem Werk eine Aktualität, die nichts von ihrer Intensität verloren hat.
1. Vgl. A. Camus, Discours de Suéde, Paris 1958.
Der Beitrag wurde am Mittwoch, den 6. Juni 2007 um 00:56 Uhr veröffentlicht und wurde unter Literatur abgelegt. Du kannst einen Trackback auf deiner Seite einrichten.